Courant mai et juin, 4 projets d’ajustement et de clarification des programmes ont été rédigés par le Conseil Supérieur des Programmes. Cela concerne pour les cycles 2, 3 et 4, les programmes de sciences, français, mathématiques, enseignement morale et civique.
Pour rappel, la parution des programmes en vigueur date de moins de deux ans ! On peut s’interroger sur ce qui motive l’urgence de ces modifications, qui seront officiellement connues mi-juillet pour une rentrée en septembre : voilà qui n’est pas très respectueux des professionnels et de leur travail.

On observe globalement dans ces projets une segmentation des enseignements déconnectés du contexte et donc du sens, notamment pour les élèves les plus éloignés de la culture scolaire. Voici quelques exemples significatifs :

Du côté de l’EMC, alors que les programmes de 2016 prévoyaient un enseignement fondé sur l’expérience des élèves, ce seront désormais une série de notions à maîtriser selon une progression définie.
Inquiétante est la place minimale consacrée à la production d’écrits que la présidente du CSP semble réduire au seul geste graphique.

Des repères annuels sont également prévus et encore en chantier à la direction de l’enseignement scolaire. Ils risquent de rendre caduque la notion de cycle en mettant de côté les attendus de fin de cycle qui étaient pourtant le ciment d’une conception progressive des apprentissages prenant appui sur les connaissances et compétences effectives des élèves.

Ces ajustements, dans la droite ligne du guide orange CP et des notes au BO d’avril, laissent de moins en moins la main aux enseignants et aux équipes comme l’avait pourtant instauré l’esprit des programmes de 2016.

Alors soyons de bons petits soldats, imprimons les quelques 200 pages de ces ajustements et lisons-les pendant les vacances pour être fin prêts à la rentrée !

Mais on sait bien que les devoirs de vacances, pour les élèves et pour les enseignants, ne sont pas un gage de réussite et là encore exprimons clairement notre mécontentement sur ces façons de faire cavalières de notre ministre et choisissons plutôt la concertation entre pairs, le travail en équipe, l’analyse du terrain. C’est bien le cœur de notre métier !

Projet d'ajustement et de clarification des programmes

Projet d'ajustement et de clarification des programmes