L’état des lieux fait par les services, que nous demandions depuis plusieurs années, démontre ce que nous savions déjà par expérience du terrain : les moyens RASED sont inégalement répartis sur le territoire départemental. Certaines circonscriptions ne disposant que de très peu de postes au regard du nombre d’élèves, d’autres seraient moins en difficultés du seul point de vue numérique. En effet, le Minsistère et la DSDEN ne s’appuient que sur des chiffres et moyennes, en l’occurrence le "nombre de postes RASED pour 100 élèves"... Comme si tous les élèves rencontraient systématiquement les mêmes difficultés quel que soit le territoire !

Par ailleurs, pour gérer la pénurie de formation et de recrutement des personnels spécialisés, le Ministère a imaginé et mis en place depuis quelques années une adaptation dans le cadre du CAPPEI consistant à supprimer des spécialisations. Ainsi, désormais, les maître·sses E et maître·sses G sont donc interchangeables pour l’administration. Les postes seront petit à petit "décolorés" et chaque enseignant·e RASED pourra (devra ?) donc intervenir sur les 2 volets d’aide, en alternance, selon les "besoins".

L’objectif du DASEN serait donc de redéployer les moyens vers des circonscriptions considérées "plus à besoin". Dans cette logique comptable, comme déjà évoqué, le redéploiement des personnels se ferait à moyens constants puisque notre département est repéré par le Ministère comme disposant d’une dotation supérieure à la moyenne nationale en terme de postes RASED.

Ainsi, les services du DASEN envisagent 3 scénarii : sans création de poste RASED, en créant 1 poste ou en en créant 3.
ATTENTION, il faut bien comprendre que ces "créations de postes RASED" ne se feraient qu’au prix de la suppression d’autres postes ailleurs (par exemple de postes de remplacement ou par fermetures de classes) et/ou par déplacement de certains postes d’une circonscription vers une autre.

Dans ces scénarii, ce sont les 3 circonscriptions "Education Prioritaire" qui se verraient retirer des postes RASED, au seul argument qu’ils "bénéficient déjà de moyens supplémentaires du fait de leur classement REP/REP+". Pour nous, cela revient à nier l’essence même de ces réseaux d’éducation prioritaire, qui concentrent difficultés scolaires et sociales, d’où les efforts particuliers accordés en termes de moyens. Par ailleurs, ces circonscriptions comptent beaucoup d’écoles non labellisées REP, qui subiraient donc la double peine : ni les moyens renforcés de l’Education Prioritaire, ni les moyens RASED envoyés ailleurs.

Les mesures de déplacements de postes envisagées seraient les suivantes :

Pour la circonscription de Jarny :

retrait d’un poste de Psy-EN
et/ou d’un·e maître·sse E.

Pour la circonscription de Nancy 2 :

retrait de deux postes de Psy-EN
et/ou d’un·e maître·sse E.

Pour la circonscription de Vandoeuvre :

retrait d’un poste de Psy-EN
et/ou d’un·e maître·sse E.

Nous appelons donc l’ensemble de la communauté éducative à interpeller leurs IEN de circonscription afin d’obtenir la garantie d’une augmentation des moyens ou à défaut le maintien des moyens existants.

Dans ce contexte, les collègues Psy-EN voient déjà leur secteur d’intervention s’agrandir, souvent au motif que le poste voisin n’est pas pourvu. Le choix de la DSDEN de retirer des Psy-EN dans certaines circonscriptions pour ouvrir des postes dans d’autres, au nom de l’égalité, ne tient pas compte de la spécificité des territoires.

Nous craignons donc que ces choix, certes contraints budgétairement, ne permettent pas d’alléger la charge de travail des Psy-En, alors que les besoins dans les classes n’ont jamais été aussi importants, en particulier dans les secteurs défavorisés ou souffrant d’un manque d’attractivité (postes difficiles à pourvoir ou stabiliser depuis plusieurs années).

Par conséquent, la FSU-SNUipp accompagne et soutient les psyEN qui refuseraient de prendre en charge les secteurs non pourvus. Un courrier en ce sens sera adressé prochainement à Monsieur le DASEN pour réaffirmer notre consigne déjà envoyée par courrier en début d’année scolaire.

La FSU-SNUipp 54 dénonce encore et toujours le manque de moyens, continue d’exiger la création de postes en RASED afin qu’ils soient complets, partout, et demande plus de recrutements de titulaires psy et d’enseignants spécialisés.

RASED menacés, c'est inacceptable !

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